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La tradition du costume à Arles

Tenue emblématique de la région, le costume d’Arlésienne incarne à la fois la tradition, l’histoire et l’élégance. Avec ses couleurs vives, ses tissus chatoyants et ses accessoires distinctifs, ce costume traditionnel est bien plus qu’un simple habillement ; il est le reflet d’une identité culturelle profonde. Extrêmement codifié, ce sont les chartes des costumes de gardian ou d’Arlésienne qui en fixent les règles. Les codes, le canon, diffusés par les groupes ou des personnes influentes dans le milieu, forment une garantie de respect du costume.

Histoire et origines

La tradition du costume d’Arlésienne remonte au XVIIe siècle, époque où la ville d’Arles prospérait grâce à son commerce et sa position stratégique de carrefour culturel. S’inspirant des modes vestimentaires de son époque, l’habit d’arlésienne commence à voir le jour en intégrant des caractéristiques propres à la Région.

Traditionnellement, le costume d’arlésienne été porté le dimanche et lors des fêtes. Aujourd’hui, la Fête du Costume (1er dimanche de juillet) et l’élection de la reine d’Arles (en mai tous les 3 ans) constituent un temps fort pour le costume arlésien.

Un costume qui évolue selon les moments de la vie

L’art du costume suit les femmes à toutes les étapes de leur vie : petite fille, jeune fille, femme, mère, grand-mère, … Les passages d’une étape à une autre sont marqués de façon officielle ou informelle.

La cérémonie des Mireieto marque par exemple le passage du bonnet à la coiffe Mireille (ou coiffe en cravate) pour les petites filles de 7-8 ans. Plus tard, c’est lors de la Festo Vierginenco, cérémonie instaurée sous le patronage de Frederic Mistral en 1903 que les jeunes filles s’engageaient à transmettre le costume à leur fille. Ce rite de passage marquait l’entrée dans l’âge adulte.

Aujourd’hui, chaque été aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la prise du ruban constitue, pour les adolescentes, une confirmation de leur engagement dans la maintenance des traditions provençales.

Les principales caractéristiques du costume

La robe 

Elle est la pièce centrale du costume. Longue et pincée à la taille, elle est réalisée en satin coloré. Traditionnellement, la robe est dans les tons de rouge, bleu ou vert, mais d’autres couleurs vives peuvent également être utilisées.

La chapelle

Appelé « chapelle » ou cache cœur, il s’agit d’un plastron en dentelle en forme de trapèze qui couvre la poitrine. Son nom fait référence au vêtement porté par la Vierge Marie.

Le châle

Assorti à la robe, il est de forme carrée et couvre les épaules tout en moulant le buste.

La coiffe

Très reconnaissable, elle nécessite les cheveux longs et exige un temps de préparation important et des soins particuliers pour respecter l’exigence de ses canons. Posée sur le sommet de la tête, elle est composée d’un ruban, d’une cravate et d’un nœud de dentelles.

Les bijoux

Agrafes, bagues, boucles, crochets, pendentifs…les parures sont multiples et se transmettent de générations en générations. On trouve de l’or filigrané, de l’or massif, de l’argent, des pierres précieuses et semi-précieuses. Côté motif, c’est la croix provençale qui est la plus représentée. Comme pour le reste du costume, le port du bijou est très codifié selon l’époque de l’année, l’activité mais aussi l’âge et le statut social. Le port des boucles d’oreilles est par exemple réservé aux femmes mariées.

Le costume aujourd’hui

Bien que le costume d’Arlésienne soit ancré dans la tradition, il continue d’évoluer avec le temps. Les artisans locaux adaptent parfois les designs pour répondre aux goûts contemporains, tout en préservant l’essence et l’authenticité de la tenue. De plus, des initiatives éducatives et culturelles veillent à transmettre l’art de confectionner et de porter le costume aux générations futures, assurant ainsi sa pérennité.

Le costume d’Arlésienne demeure un symbole vivant de l’identité provençale, témoignant de la richesse et de la diversité de la culture régionale. À travers ses couleurs vibrantes, ses motifs élaborés et son histoire séculaire, il continue d’enchanter et d’inspirer, rappelant aux habitants et aux visiteurs l’importance de préserver et de célébrer les traditions qui nous relient au passé.

Crédit photos : @Virginie Ovessian